Product Inbox 📬 Focus #13 - Être Product, c'est aussi prendre soin de sa santé mentale
24 Product Managers témoignent
Après avoir lu cette édition, ce serait super que tu prennes 30 secondes pour me dire ce que tu en as pensé :)
👉 Comment as tu trouvé cette édition ?
Hello 👋, bienvenue dans cette 13ème édition Focus de Product Inbox ! On est désormais 7009 sur cette newsletter (la barre des 7000 passée 🥰). Merci pour ta lecture et ton soutien 💛.
Je m’appelle Timothé et si ce n’est pas déjà fait, tu peux :
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Introduction
J’espère que tout roule pour toi !
Je suis très heureux de t’envoyer la 4ème édition Focus de 2023 🤩.
Après l’édition de mars, consacrée à la data, on a pris un petit peu de retard (oups). Mais pour de bonnes raisons 🙏.
Car cette édition nous a demandé une attention très particulière.
Depuis 3 ans, je me lève tous les matins pour t’aider à devenir un meilleur (ou une meilleure) PM. Je le fais en m’appuyant sur des retours d’expériences, des outils et méthodes pour accélérer ta progression.
Mais il y a une chose que l’on oublie trop souvent : notre santé.
Et dans les métiers du Produit, il semblerait que ce soit un sujet un peu mis de côté.
En février dernier, Eloïse (Head of Product chez moka.care) m’a contacté pour me dire qu’elle lançait une vaste étude sur la santé mentale des équipes Produit.
Quand elle m’a proposé si je pouvais l’aider, j’ai pas hésité 1 seconde.
D’ailleurs, si tu es un·e abonné·e fidèle (😜) tu as probablement vu passer un formulaire au mois de mars. Plus de 1000 Product y ont répondu 😳.
C’est dire que le sujet interpelle.
Suite à ce formulaire, l’équipe de moka.care a sorti les résultats de l’étude que tu trouveras ici :
(PS : je n’ai aucun lien commercial avec moka.care)
Vu l’importance du sujet et l’engouement auprès de l’écosystème Product français, je me suis dit qu’on pourrait aller encore plus loin.
Quand j’ai proposé le sujet à ma core team, j’ai été surpris son engouement.
Deux membres m’ont fait comprendre qu’elles voulaient absolument bosser sur le sujet.
Alors pour la première fois sur Product Inbox, je passe la main à ces 2 personnes qui ont préparé cette édition de A à Z.
J’ai nommé Eve-Marie et Nathalie Edlinger. C’est elles :
Merci à vous deux 💛.
Et j’en profite pour remercier tous les Product Managers qui ont pris le temps de répondre à nos questions avec beaucoup de sincérité et de transparence : Eshane Rawat, Thomas Archambaud, Sandra Donier, Charles Secchi, Étienne Bousquié, Olivier Raynaud, Guillaume Pech, Ambroise Perrachon, Louisa Berthomier, Adrien Blaise. Je remercie aussi les 14 Product Managers qui ont souhaité rester anonymes.
Pour réaliser cette édition, on a creusé le sujet en 3 parties :
Le stress et la charge de travail
Les relations managériales
La culture de la bienveillance et du droit à l’erreur
Les points principaux à retenir 🧠
La pression chez les Product est importante. Leur rôle est central et leurs décisions dépendent du reste de l’entreprise.
Leurs solutions pour gérer la pression : communiquer, couper, se fixer des objectifs hebdo, se fier à la stratégie de leur entreprise.
La pression sur les Product génère : un travail négligé, une perte de focus, des frictions entre équipes.
Attentes des Product vis à vis de leur manager : une stratégie claire, de la confiance, du soutien, des objectifs.
76% des Product interrogés ont vu leur travail impacté négativement par leur leadership. Pour résoudre le problème : communiquer est la solution #1.
Identifier les signaux faibles afin d’éviter les situations conflictuelles : poser certaines questions en entretien, faire confiance à son instinct.
Bienveillance et droit à l’erreur existent dans la plupart des entreprises des répondants.
Le droit à l’erreur est vu comme fondamental par les Product Managers.
D’après l’étude de moka.care, 56,2% des répondants estiment que les équipes Produit sont davantage sous pression que les autres.
75,4% des répondants estiment que leur productivité est parfois affectée par un problème de santé mentale.
Nous souhaitions creuser ce qui se cache derrière ces chiffres.
Pour ça, on a posé une dizaine de questions à 24 personnes du Produit. Et voici ce qu’ils en disent, sous les trois angles essentiels quand on parle de pression et de santé mentale au travail :
A. Le stress et la charge de travail
Le stress et la charge de travail des équipes Produit sont largement reconnus parmi les répondants. L’explication principale réside dans le rôle même du Produit au sein des entreprises.
Il existe cependant des moyens de le gérer et de s’en préserver.
56,2% des répondants estiment que les équipes Produit sont davantage sous pression que les autres.
1/ Que penses-tu de ce chiffre (56,2%) ?
La plupart des Product que nous avons contactés ne sont pas étonnés par ce chiffre. Cependant, il est difficile de savoir ce que les autres équipes (tech, sales, marketing…) ressentent de leur côté.
“Je pense que ça dépend beaucoup de la culture et de la situation de l'entreprise. Mais je trouve assez logique que les équipes Produit se sentent parfois plus sous pression que les autres.” - Product Manager anonyme
“Je pense qu'il est à prendre avec précaution, car il n'est pas évident de réellement savoir comment se sentent les autres.” - Product Manager anonyme
2/ Pourquoi les équipes Product ressentent davantage de pression que d’autres équipes ?
A cette question, les PM interrogés sont unanimes. Le rôle du Produit induit une pression supplémentaire : un rôle qui dépend des autres équipes pour réussir. Tout en étant central dans les décisions. C’est aussi une responsabilité sur la réussite du produit, avec beaucoup de complexité gérée au quotidien, invisible aux yeux des parties prenantes. Ajoutez à cela le “multi-tasking” et la mécompréhension du rôle.
“La pression de la réussite est d'autant plus importante que l'échec est incompris.” - Sandra Donier
"Le job de PM c'est un job d'équilibriste.”- Eshane Rawat
“Les PM sont souvent des personnes empathiques, qui ont parfois tendance à vouloir faire plaisir à tout le monde” - Product Manager anonyme
“L'empathie (nécessaire pour ce job) peut aussi générer du stress (Je dois vraiment aider mes utilisateurs)” - Guillaume Pech
3/ Comment gères-tu cette pression dans ton quotidien ? As-tu mis en place des initiatives pour réduire cette pression ?
Les PMs que nous avons consulté·es mettent en avant de nombreuses solutions, comme des mantras à s’appliquer à soi-même :
La communication : avec les parties prenantes, pour expliquer les prises de décisions, partager les critères, et donc s’assurer d’une adhésion à une décision. Ou alors juste avec un “buddy de galère”, pour pouvoir confronter son ressenti, partager une problématique !
Le vrai time-off : le soir, le week-end, on ne travaille pas. Et on fait attention à ses horaires.
Le focus : on se met trois objectifs hebdomadaires en début de semaine, on apprend à dire non, ou à sortir un sujet si un nouveau doit être traité.
On se repose sur les axes stratégiques de l’entreprise, la vision produit (quand on a la chance d’en avoir) : en faire des critères pour prioriser sa roadmap permet de réduire fortement le sentiment d’être un équilibriste.
“Le fait de collecter du feedback sur ce que l'on fait / veut faire est rassurant et permet de diminuer la pression”- Thomas Archambaud
“Lorsque j'arrive à bien cerner le sujet qui pose problème, je trouve un interlocuteur pertinent pour en parler ensemble et avoir un autre point de vue. C'est plus motivant et la solution trouvée est en général bien meilleure.” - Adrien Blaise
“J'essaie de plus en plus de décentrer mon analyse (que ce soit succès ou échec) : finalement, c'est assez égocentré de prendre la pression à 100% pour soi, quand on avance en équipe.” - Sandra Donier
4/ A ton avis, quels impacts cette pression a-t-elle sur l’équipe Produit ?
Les impacts principaux de cette pression se trouvent dans un engagement dans l’action trop rapide, en négligeant la recherche, l’analyse, ce qui est alors contre-productif. La perte de focus est également largement partagée.
Enfin, et c’est l’impact le plus partagé des product guys & girls, le surplus de pression amène à des frictions entre les équipes : incompréhensions, guerre de chapelles, désengagements…
“Être sous pression coupe le circuit de l'empathie : les incompréhensions entre collègues ou équipes augmentent. Le risque de guerre de chapelles entre équipes et les tentations de se rejeter la faute se multiplient.”- Etienne Bousquié
“La pression pousse à faire du “quick and dirty” et donc crée de la dette à rattraper plus tard.” - Product Manager anonyme
B. Les relations managériales
5/ Qu’attends-tu de ton manager et de l’équipe dirigeante de ton entreprise ?
Parce qu’un graphique vaut parfois mieux que des paroles.
“Le plus important pour moi, c'est d'avoir un objectif bien défini pour pouvoir trancher ensuite.” - Product Manager anonyme
“Ni plus ni moins que de la confiance.”- Product Manager anonyme
“De la transparence sur les objectifs, dans la communication et dans les décisions. En soit ce qu'attendent les autres équipes de l'équipe produit.”- Eshane Rawat
6/ T’es-tu déjà retrouvé·e dans une situation où la relation avec ton manager ou un membre de l’équipe dirigeante a impacté négativement ton travail ?
Si oui, quelles solutions as-tu mises en œuvre ou quels conseils donnerais-tu à d’autres se retrouvant dans une situation similaire ?
76% ont déjà vécu une situation managériale avec impact négatif sur leur travail. Et le résultat de cet impact est variable. Cela peut être un dysfonctionnement opérationnel dans la collaboration jusqu’à la dégradation d’une relation entre collègues.
Pour y palier, il n’y a pas de solution miracle. Mais la number 1 : communiquer.
Dans les situations de dysfonctionnement opérationnel :
“Quand on nous demande de faire un nouveau truc, il faut toujours demander quel autre sujet doit être retiré pour illustrer le besoin de priorisation et montrer que tout ne peut pas être fait en même temps.”- Adrien Blaise
Ou dans le cas où une relation professionnelle est altérée :
“Il y a deux paramètres dans l'équation : ce qu'on communique, et la manière dont ce sera réceptionné/accueilli. On ne peut agir que sur le premier, et je pense que c'est important d'essayer d'en parler avec bienveillance à son manager… Des fois, ça ne suffit pas et il y a vraiment un problème de fond dans les relations manager/managé ou avec la direction. Il faut aussi pouvoir dire stop et passer à la suite.”- Sandra Donier
“Il faut que la situation soit reconnue par les uns et les autres afin de travailler dessus (on ne soigne pas ce qu'on ne constate pas). Ensuite, co-créer un plan sur lequel on s'entend pour que la situation se corrige. Si cela ne fonctionne pas entre les personnes incluses dans cette relation, il faut demander l'aide d'un tiers.”- Guillaume Pech
“Dans des situations de management toxiques, je pense qu'il faut savoir 1) l'identifier au plus tôt afin de ne pas perdre confiance en soi et 2) quitter au plus vite l'entreprise ou le manager toxique.” - Product Manager anonyme
7/ Comment identifier rapidement les signaux d’avertissement afin d’éviter ces situations ?
Certains signes peuvent être écoutés avant même de se retrouver dans ce type de situation. Poser certaines questions en entretien, faire confiance à son instinct est un bon moyen pour juger de l’adéquation entre ce qu’on recherche et ce qui est proposé. Et regarder ce qui se dit sur Glassdoor reste un bon réflexe !
Une fois en poste, il n’est jamais trop tard pour écouter les signaux faibles. So, “Stay tuned !”
“Ne pas avoir peur de poser des questions qui peuvent "déranger". Poser des questions qui amènent une réponse factuelle et non une idéologie/de la théorie sur laquelle 100% des gens sont déjà alignés (…) : Combien de personnes ton équipe ont quitté l'entreprise ? Pourquoi ? Pourrais-tu me donner leur contact? Peux-tu me dire comment s'est passée la dernière situation ou une feature a échoué ? Pourquoi ?”- Sandra Donier
“Avoir une discussion claire sur les attendus et la façon de communiquer. Avoir cette conversation avant de rejoindre l'entreprise peut aider. Même si elle n'arrive que la première semaine, il faut qu'elle ait lieu (…). Au final, que ça soit avec dirigeants ou managers, la clé c'est une communication claire et constante dans le discours. Si ça fluctue trop, si c'est flou, si c'est désagréable (avec soi ou avec les autres), ça doit mettre la puce à l'oreille.”- Eshane Rawat
“En poste - détecter des symptômes classiques de surmenage/pression (chez soi ou chez les autres) : trous de mémoires qui augmentent, baisse de la tolérance aux contrariétés, irritabilité, sommeil perturbé, penser au travail au milieu des vacances sont des alertes éloquentes.”- Etienne Bousquié
“Avoir un overview des sujets Stratégie / Mission / Vision afin de comprendre quel est l'ADN / la culture produit en interne. Travailler dans une organisation qui possède la culture produit ou qui ne la possède pas du tout a un impact fort sur notre travail par la suite.”- Thomas Archambaud
“Croire son instinct, si un manager ne te semble pas aligné avec toi dès les premières rencontres, il y a de fortes chances qu'il ne le soit pas. Même un tout petit peu. Les personnalités ambigües sont celles qui prêchent le plus régulièrement et le plus ardemment l'honnêteté et la transparence.” - Product Manager anonyme
C. La culture de la bienveillance et du droit à l’erreur
8/ Dirais-tu que ces deux valeurs sont présentes dans ton entreprise ?
Si oui, ces valeurs te semblent-elles incarnées en plus d’être communiquées ?
Bonne nouvelle, ces valeurs sont présentes chez 80% de nos répondants. Cependant 65% jugent qu’elles sont incarnées. Et que faire lorsque ça n’est pas le cas ?
Faire à son échelle, en ligne avec ses valeurs !
“Pour la bienveillance, si elle manque dans le système, j'essaie de l'impulser au niveau de mon équipe, à plus petite échelle, et dans les relations avec mes pairs. J'encourage mon équipe à faire de même à son tour et surtout, faire preuve d'empathie. Finalement, on est tous dans le même bateau, rarement mal intentionnés, mais souvent maladroits sous la pression - qui n'est pas réservée aux PMs.”- Sandra Donier
9/ Et le droit à l’erreur, quelle importance ?
Sans surprise : c’est essentiel. Et voilà pourquoi :
“Au-delà du principe du fail fast, tu ne peux pas avoir raison ou tacler le bon problème dans 100% des cas. Il faut que l'échec soit vu comme un sujet dont on apprend quelque chose pour faire mieux la fois suivante. C'est jamais agréable de se planter, faut l'admettre, mais on a le droit de faire des erreurs car personne n'est parfait.”- Eshane Rawat
“Sans droit à l'erreur, on restreint l'innovation et on se prive de faire grandir les équipes.”- Guillaume Pech
“Primordiale, sans ça, on ne réussit pas, on n'apprend pas. "Sometimes I win, sometimes I learn." - Product Manager anonyme
“Fondamental, on est libre que si on a le droit d'échouer.”- Ambroise Perrachon
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui. J’espère que cette édition vous a éclairé davantage sur les sujets de santé mentale au sein des équipes produit. N’hésitez pas à la partager à votre communiqué à titre informatif / éducatif :).
Et surtout, prenez soin de vous 💛.
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Si l’édition t’a plu, ce serait super que tu la partages 🙏
Timothé